Salut
Ma première description va se faire sur l'anime que je préfère par-dessus tous les autres.
(Au dos du dvd)
"Au dessus d'une plage au sable dorée, le soleil matinal baigne de ses rayons éblouissants un paisible village. Debout sur la digue, face à l'océan, une frêle jeune fille aux yeux azur laisse ses longs cheveux blonds onduler dans le vent. Bras étendus, le regard perdu, elle semble sur le point de s'envoler. Serait-elle donc l'incarnation de cette déesse que je cherche depuis si longtemps ? Je suis Kunisaki Yukito, marionnettiste itinérant. Une légende contée par ma défunte mère m'entraîne sur les chemins avec la conviction que je prouverai l'authenticité de cette histoire. Mes pas m'ont mené en ce lieu calme ou l'ordinaire s'auréole de mystère. Peut être trouverais-je mes réponses auprès de cette étrange enfant…"
C'est beau n'est-ce pas ?
Un petit monde à découvrir Pour percer le mystère qui semble lier ce village balnéaire à la légende, Yukito va enquêter et progressivement apprendre à connaître ses habitants. D'abord Misuzu, l’adolescente rencontrée sur la digue, se révèle être une collégienne naïve et solitaire. Vivant seule avec sa mère dans une large maison, elles vont lui fournir un toit. Il assumera en échange, le rôle de tuteur et d’ami auprès de Misuzu.
En suivant ses pas, il va rencontrer d’autres enfants : Minagi, douce et attentionnée, Michiru, énergique et survoltée, Kano, rêveuse et attendrissante, sans oublier Potato, le chien le plus étrange de la planète. Il fera aussi connaissance avec leurs parents, vétérinaire, buraliste ou secrétaire. Chacun semble mener une vie tranquille… en apparence.
Car sous ses airs de ville endormie, ses habitants vivent chacun leurs drames personnels. Solitude, maladie, handicap, traumatisme et souffrances minent leurs espoirs. Yukito va devenir leur témoin privilégié et leur soutien providentiel. Par ailleurs, des évènements inexplicables ou miraculeux viennent bouleverser le destin de ces gens. Faut il y voir des signes liés à la déesse ailée décrite dans l’antique légende connue de Yukito ?
Un vivier foisonnant d'émotion C'est sur des images d'une grande poésie, et des notes de musiques frémissantes d'émotion que cet animé s'ouvre à nos sens. Peu de mots, mais une atmosphère qui dès les premiers instants capte l'attention et ne la relâche plus. Rarement un tel dénuement n'est parvenu à saisir le coeur avec tant de facilité.
Au fil des minutes, les personnages se découvrent. Des gens purs, des gestes simples. Des êtres foncièrement humain et fragile. Avec pudeur et mesure ces enfants et adultes dévoilent leurs cicatrices. Si par la suite, leurs caractéristiques propres s'affirment presque jusqu'à la caricature, leurs élans, leurs joies, leurs soucis, se révèlent proches des nôtres et ne laissent jamais indifférent.
Au fil des épisodes, leurs faiblesses se dessinent et leurs histoires tragiques se déroulent sous nos yeux. Instantanément attachant, leurs souffrances nous touchent et nous ébranlent. La sincérité de leurs sentiments nous émeuvent et les larmes s'avèrent souvent difficile à contenir. A cette qualité d'émotion, vient s'ajouter une magie discrète et mystérieuse qui vient transcender le banal et renforcer encore des moments déjà forts et intrigants.
Cette histoire qui mêle ordinaire et fantastique, légendes passées et vies présentes, soucis de la vie quotidienne et problèmes plus profonds, trouve un équilibre étrange entre rapidité et contemplation. Rapide, car en 13 épisodes le scénario ne peut se permettre de perdre du temps et va toujours à l’essentiel. Contemplatif, car malgré cet impératif de temps, la sérénité règne sur le village et se propage au spectateur.
Dans cette atmosphère trompeusement détendue, l’écheveau des intrigues se révèle délicat à démêler. En effet, la progression se fait au rythme de Yukito et ne quitte que rarement son point de vue. C’est donc au spectateur de se forger ses propres théories. Dès lors, les questions se bousculent et les réponses se font désirer. Cette attente provoque une tension grandissante, attisée par des crises qui s'enchaînent avec une intensité croissante. Néanmoins, les pièces du puzzle se mettent en place inexorablement et révèlent des problèmes de fond traités avec justesse et crédibilité sous-tendue par des réflexions mûres et justifiées. Une invitation à réfléchir sur soi-même, ses valeurs, à porter un autre regard sur ses propres difficultés.
Puisqu'il faut bien parler technique... Bien sûr, l'émotion ne passerait pas sans un médium de qualité. Sur ce point, « air » a bénéficié d'une grande qualité de travail à tous points de vue. Graphiquement, les paysages sont superbes. Les teintes colorées et lumineuses ainsi que les effets spéciaux discrets et efficaces, parviennent à faire ressentir avec intensité la lourde chaleur de l'été japonais, la tension palpable d'une situation délicate ou la fraîcheur d'une nuit sans nuage...
Vivants, les personnages au design léché offrent une grande variété d'expressions et leur animation naturelle transmet leur sincérité. Certains seront peut être rebuté par le style propre au studio Visual Key qui consiste à placer les bouches très haut proche du nez de leurs visages. Cependant, c'est une caractéristique qui s'oublie vite.
L'animé n'est pas en reste non plus côté son. Les doubleurs ont chacun un timbre de voix qui leur est propre, riche et vibrante ou douce et chaleureuse. Leur jeu convainquant et expressif donne vie et authenticité à leurs personnages. Les musiques pour leur part, sont simples mais diablement efficace. Dans un registre pourtant triste et mélancolique, leurs douces mélodies inspirent paix et sérénité.
L'ensemble brille par sa capacité à se mettre en retrait, afin de véhiculer l’émotion sans la diminuer. Ainsi la beauté discrète transporte les sentiments sans parasite ni entrave. Le spectateur plonge toujours plus profondément dans les méandres de cette histoire et n’en ressort entre chaque épisode que pour mieux y replonger.
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